domingo, 3 de janeiro de 2021
LE CHÂTIMENT DES SARRASINS / A DERROTA DOS SARRACENOS, de Turoldus (autor suposto, não comprovado)
« Roland est mort : Dieu en a l'âme aux cieux...
- L'Empereur cependant arrive à Roncevaux...
Pas une seule voie, pas même un seul sentier,
Pas un espace vide, pas une aune, pas un pied de terrain
Où il n'y ait corps de Franc ou de païen
« Où êtes-vous? s'écrie Charles; beau neveu, où êtes-vous?
Où est l'Archevêque? où le comte Olivier?
Où Gerin et son compagnon Gerier?
Où sont le comte Bérengier et Othon?
Ive et Ivoire, que j'aimais si chèrement?
Où est Engelier le Gascon?
Et le duc Samson et le baron Anséis?
Où est Gérard de Roussillon, le vieux?
Où sont les douze Pairs que j'avais laissés derrière moi? »
Mais, hélas! à quoi bon? personne, personne ne répond.
« O Dieu, dit le roi, j'ai bien lieu d'être en grand émoi
N'avoir point été là pour commencer la bataille! »
Et Charles de s'arracher la barbe, comme un homme en grande colère;
Il pleure, et tous ses chevaliers d'avoir aussi des larmes plein les yeux.
Vingt mille hommes tombent à terre, pâmés
Le duc Naimes en a très grande pitié.
La douleur est grande à Roncevaux :
Il n'y a pas un seul chevalier, pas un seul baron,
Qui de pitié ne pleure à chaudes larmes.
Ils pleurent leurs fils, leurs frères, leurs neveux,
Leurs amis et leurs seigneurs liges.
Un grand nombre tombent à terre, pâmés.
Mais le duc Naimes s'est conduit en preux,
Et le premier a dit à l'Empereur :
« Voyez-vous là-bas, à deux lieues de nous,
Voyez-vous la poussière qui s'élève des grands chemins?
C'est la foule immense de l'armée païenne. Chevauchez,
Sire , et vengez votre douleur.
« - Grand Dieu! s'écrie Charles, ils sont déjà si loin!
Le droit et l'honneur, voilà, Seigneur, ce que je vous demande;
Ils m'ont enlevé la fleur de douce France. »
Alors le roi donne des ordres à Gebouin et à Othon,
À Thibaut de Reims et au comte Milon :
« Vous allez garder ce champ, ces vallées et ces montagnes.
Vous y laisserez les morts étendus comme ils sont;
Mais veillez à ce que les lions et les bêtes sauvages n'y touchent pas,
Non plus que les écuyers et les garçons.
Je vous défends de laisser personne y poser la main,
Jusqu'à ce que nous soyons de retour, par la grâce de Dieu. »
Et les quatre barons lui répondent doucement, par amour :
« Ainsi ferons-nous, cher Sire, droit empereur. »
Ils retiennent avec eux mille de leurs chevaliers.
L'Empereur fait sonner ses clairons ;
Puis il s'avance à cheval, le baron, avec sa grande armée;
Enfin ils trouvent la trace des païens,
Et, d'une ardeur commune, commencent la poursuite.
Mais le roi s'aperçoit alors que le soir descend;
Il met pied à terre sur l'herbe verte, dans un pré,
S'y prosterne, et supplie le Seigneur Dieu
De vouloir bien pour lui arrêter le soleil,
Dire à la nuit d'attendre, au jour de demeurer.
Voici l'Ange qui a coutume de parler avec l'Empereur,
Et qui, rapide, lui donne cet ordre :
« Chevauche, Charles, la clarté ne te fera point défaut.
Tu as perdu la fleur de la France, Dieu le sait;
Mais tu peux maintenant te venger de la gent criminelle. »
A ces mots, l'Empereur remonte à cheval.
Pour Charlemagne Dieu fit un grand miracle;
Car le soleil s'est arrêté, immobile, dans le ciel.
Les païens s'enfuient; mais les Francs les poursuivent,
Et, les atteignant enfin au Val-Ténèbres,
A grands coups les poussent sur Saragosse;
Ils les frappent terriblement; ils les tuent;
Ils leur coupent leurs chemins et leurs voies.
Devant eux est le cours de l'Ebre;
Le fleuve est profond et le courant terrible.
Pas de bateau, pas de dromond, pas de chaland.
Alors les Sarrasins invoquent Mahomet,
Tervagant, Et Apollon, pour qu'ils leur viennent en aide.
Puis ils se jettent dans l'Ebre, mais n'y trouvent pas le salut.
Parmi les chevaliers qui sont les plus pesants,
Beaucoup tombent au fond;
Les autres flottent à vau-l'eau;
Les plus heureux y boivent rudement.
Tous finissent par être noyés très cruellement.
« Vous avez vu Roland, s'écrient les Francs;
mais cela ne vous a point porté bonheur. » (Chanson de Roland).
Tradução em prosa de Ligia Vassallo:
Rolando morreu, Deus tem sua alma no céu. O imperador chega a Roncesvales. Não há caminho nem atalho, nem espaço vazio medindo uma vara ou um pé onde não haja um Francês ou um pagão. Carlos grita: “Onde estais, caro sobrinho? Onde está o arcebispo? E o conde Olivier? Onde está Gerino e seu companheiro Gerier? Onde está Oton? E o conde Berenger? Ivon e Ivório a quem eu queria tanto? O que houve com o Gascão Engelier? O duque Samson? O bravo Anseís? Onde está Gerard de Roussillon, o Velho? Os doze pares que deixei?” Mas para que chamar quando ninguém responde? “Deus”, diz o rei, “tenho motivos de desolação porque não estava aqui no início da batalha!” Ele puxa a barba como um homem irritado; seus barões cavaleiros choram; vinte mil desmaiam no chão; Naimes o duque sente grande piedade deles.
Entre eles não há cavaleiro nem barão que não chore dolorosamente; choram os filhos, os irmãos, os sobrinhos e os amigos e os vassalos fiéis; muitos desmaiam no chão. O duque Naime agiu como um bravo; foi o primeiro que falou ao imperador: “Olhai duas léguas à nossa frente, vereis o quanto os caminhos empoeirados estão cobertos pela corja Sarracena. Cavalgai então! Vingai esta dor!” – “Oh Deus”, diz Carlos, “eles já estão tão longe! Concedei meu direito e minha honra! Eles me arrebataram a flor da Doce França!” O rei chama Geboino e Oton, Teobalt de Reims e o conde Milon: “Guardai o campo, os vales e os montes. Deixai os mortos caídos como estão, que não os toque animal ou leão, que não os toque nem escudeiro nem criado; proíbo-vos de deixar alguém se aproximar até que Deus consinta voltarmos a este campo.” Suavemente e com amor respondem: “Justo imperador, caro senhor, assim faremos!” Mil cavaleiros permanecem ali.
O imperador manda soar os doze clarins, depois o bravo cavalga com seu grande exército. Forçaram os de Espanha a lhes voltarem as costas, empreendem a perseguição, todos juntos. Quando o rei vê cair a tarde, desce à relva verde de um prado, deita-se na terra e pede a Nosso Senhor que pare para ele o curso do sol, retarde a noite e prolongue o dia.[1] Então um anjo [2] que costumava falar com ele deu-lhe logo voz de comando: “Cavalga, Carlos, pois a ti a claridade hão falta. Tu perdeste a flor da França, Deus sabe. Podes te vingar da corja criminosa!” Ante estas palavras, o imperador montou a cavalo.
Para Carlos Magno Deus realizou uma grande maravilha: o sol interrompe seu curso. Os pagãos fogem. Os Francos os perseguem com firmeza. Alcançam-nos no Vale Tenebroso. Atacam-nos e fazem-nos recuar até Saragoça, enchem-nos de golpes e os massacram, barram-lhes os caminhos e os atalhos maiores. Diante deles estão as águas do Sebro [3]; são profundas e a correnteza é maravilhosamente violenta, ali não há nenhum barco, navio de guerra nem barcaça. Os pagãos invocam um de seus deuses, Tervagante. Depois saltam, mas sem nenhuma proteção! Os que têm armadura são os mais pesados, afundam no rio, e são muitos; os outros boiam à tona. Os menos desgraçados beberam tanta água que se afogaram, em maravilhosa angústia. Os Franceses gritam: “Muita piedade por vós, Rolando!”
Notas:
[1] Intervenção do maravilhoso cristão de fonte bíblica: Deus parou o sol e a lua para Josué dizimar as tropas inimigas.
[2] Gabriel.
[3] Não é o rio Ebro. Talvez o Segro, rio da Catalunha. Imprecisão comum no poema.
(Nota do blog: o texto original deve ter sido escrito em dialeto normando e a melhor cópia existente, bastante precária, é o chamado manuscrito de Oxford. O próximo texto deste blog abordará um estudo sobre o poema).
(La chanson de Roland; A canção de Rolando – c. 1150-1160)
(Ilustração: Mort de Roland - 1455-1460)
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